Le Genévrier thurifère (Juniperus thurifera) au Maroc

 

En Espagne, le Genévrier thurifère, encore généralement appelé Sabina albar, se localise principalement dans les régions de León (dont les peuplements de la Comarca de Luna (Blanco Castro et al., 1997; Bertrand & Bertrand, 1999) constitue la limite occidentale) d'Albacete, de Murcia, de Guadalajara, de Cuenca, de Valencia, de Ciudad Real, de Teruel, de Soria, de Segovia et de Burgos. Il est le mieux représenté dans celles de Soria (30 000 ha), de Teruel (29 116 ha) et de Guadalajara (26 080 ha), le peuplement le plus étendu étant celui de "Campo de Montiel" dans la région d'Albacete (55 000 ha). Son aire géographique, très étendue mais discontinue, se présente donc sous la forme d'un croissant orienté nord-ouest ¾ sud-est, dont la superficie est actuellement estimée à environ 150 000 ha, soit 1% du couvert forestier espagnol (Gauquelin et al., 1999).

Il forme des peuplements souvent très étendus et peu dégradés, se développant à des altitudes plus faibles qu’au Maroc (350 à 1300 m). Les arbres présentent une architecture très différente de celle des individus qui peuplent la haute montagne marocaine, et bénéficient de mesures de protection qui assurent une très bonne régénération naturelle.
 


 


 

En France, le Genévrier thurifère est localisé dans les Alpes, les Pyrénées et en Corse.
C’est dans les Alpes qu’il est le mieux représenté. Les nombreuses localités citées par les différents botanistes qui y ont herborisé (Revol 1936, Archiloque et Borel 1965 entre autres) peuvent être regroupées dans six départements: Hautes Alpes, Alpes de Haute Provence, Alpes Maritimes, Savoie, Isère et Drôme. Les peuplements les plus importants sont situés dans le département des Alpes de Haute Provence ainsi que dans celui des Hautes Alpes, dans lequel la station de Saint Crépin est la plus réputée.

En Corse, cette espèce, du nom local de soliu ou legnu di ferru (Gamisans & Gruber, 1979; Conrad, 1986) a été découverte tardivement, par Escarel (1952), et se rencontre uniquement dans la moitié Nord de l'île, à l'intérieur des terres. Les principaux peuplements sont localisés dans le vallon de Pinnara près du village d'Ascu (De Litardière, 1956), dans la vallée de la Rudda (Gamisans, 1971), dans la vallée du Golu (Conrad, 1975) ainsi que dans la vallée de Pruniccia (Gamisans & Gruber, 1979).

Dans les Pyrénées, les formations à Genévrier thurifère sont au nombre de deux (quelques pieds épars ont été trouvés dans d’autres localités, mais ils ne forment pas de véritable peuplement): celle du Quié de Lujat (Ariège) qui a été découverte très récemment (Guerby, 1993), et celle plus connue de la Montagne de Rié, située entre Marignac et St Béat, Haute Garonne (Coste & Soulié, 1913; Dupias, 1960; Bertaudière & Montès, 1993).

L'importance patrimoniale du peuplement de la montagne de Rié a été reconnue à l'echelle européenene puisqu'il est classé "Site Natura 2000" et qu'il bénéficie du statut de "Réserve Biologique Forestière".

On comprend ainsi mieux les inquiétudes de la communauté scientifique lorsque ce peuplement relictuel fut ravagé par un incendie en 2003, suite à un impact de foudre. Le compte rendu de cet évènement a fait l'objet d'un article dans la dépêche. Depuis, des travaux ont été entrepris afin de dresser un bilan écologique et de préciser les risques qui pèsent désormais sur l'avenir de cette station.

Pour en savoir plus, cliquez ici...


 Galerie Photo des Thurifères des Pyrénées
  Juniperus thurifera Juniperus thurifera maleJuniperus thuriferaGalbules de Juniperus thurifera

Forme de jeunesse de Juniperus thuriferaRameau de Juniperus thuriferaAncien incendieJuniperus thurifera sur falaiseThuriféraie de la montagne de Rie

 


 Galerie Photo des Thurifères des Alpes